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Deuxième volet d’un projet perso sur l’aliénation.
Deuxième volet d’un projet perso sur l’aliénation.
Nouvelle séquence de la série En boîtes. Après Les cartons mettant en scène la consommation de masse qui asservit les humains et épuise les ressources naturelles, le protagoniste se retrouve cette fois aux prises avec un vieux tube cathodique. Un outil de lobotomisation encore très puissant au XXIe siècle, même si désormais dépassé par le Web en termes d’audiences.
Pourquoi le vieux poste plutôt qu’un écran plat ? Déjà pour la raison évidente que le sujet devait rentrer en boîtes, dans la télé donc. Mais surtout parce que ce sont ces téléviseurs que j’ai connus dans mon enfance des années 80. Et précisément, ce modèle Pathé Cinéma rouge qui a fini dans ma chambre à l’adolescence pour jouer à la console. Le clin d’oeil était inévitable. Place à la fabrication des décors !
Modèle Julien Mazille
Le gros du job sur ce shooting c’est de concevoir une réplique de la télé Pathé Cinéma. Bien vintage et adaptée aux dimensions du modèle. A ce stade, je ne sais pas encore à qui je vais demander, mais j’imagine plus une personne de la gente masculine. Le cobaye pour les essais, ça sera moi. Une étape de la réalisation me pose problème : je veux trouver un moyen d’avoir une vitre bombée comme les vrais tubes cathodiques. Mais sans succès. Je me rabats finalement sur une plaque de plexi pour ne pas perdre trop de temps et ça fonctionne très bien. Pour le reste, c’est du polystyrène extrudé, de la colle, de la peinture et du vernis. Plus un ruban LED pour allumer la télé !
Step by step
Un sujet prisonnier de sa TV, ok. Mais quid du decorum ? Comme le poste est rétro, j’opte pour un cadre également old school. Fauteuil vintage, table basse quelconque, papier peint vieillot, lampe sur pied chinée. Quoi d’autre ? Il me faut une horloge seventies sur le mur. J’en n’ai pas donc je la fabrique. Et je fait en sorte qu’elle semble cassée, pour suggérer que le temps s’est arrêté.
C’est bien mais il me manque un élément dans ma composition principale. Je ne sais pas quoi, mais j’ai un espace à combler quand je regarde mon draft… Tant pis, je fais autre chose en attendant que l’inspiration revienne. Je bricole une télécommande vite fait, parce que ça peut toujours servir. Et une poignée de porte pour que ma feuille déco en arrière plan ressemble à une porte entre ouverte.
Et d’un coup ça me vient. Un truc kitsch et parfaitement à propos : un poisson rouge dans son bocal. Une véritable mise en abyme allégorique ! Là aussi, je n’ai pas de poisson rouge, donc je le fabrique. Et il me faut aussi trouver un moyen pour le maintenir dans l’eau, parce que le polystyrène, ça flotte vachement bien.
Draft et test du draft
Quand j’ai tous mes éléments, que les tests lumières me conviennent, je peux lancer le shooting. Pour le maquillage, pas de doute je demande à Charline Anglada qui m’a déjà accompagné sur d’autres projets et notamment le premier volet de la série. Je veux un rendu ciré, qui donne l’impression que l’humain est devenu un objet, vitreux, plastique.
Pour le modèle, j’ai plusieurs pistes mais j’ai bien envie de demander à mon confrère photographe et ami Julien Mazille. Je ne sais pas trop ce qu’il va en penser, s’il va trouver ça bizarre ou pas mais je tente. Et il valide, bien enthousiaste !
Dernier point à régler : vu le temps que j’ai passé en préparatifs, je me dis que j’aimerais bien avoir un making off vidéo. Je demande donc à un autre ami du sérail, Romain Lazzarotto, de venir capter l’ambiance du shooting. Il ne pourra pas faire le montage mais me passera tous ses super rushs que j’ai donc montés moi-même. Un grand merci à eux trois pour m’avoir permis de concrétiser ce projet !
Vous pouvez aussi m’appeler au 06 62 555 963