Nu artistique en studio
Clair-obscur, monochrome et tatouages
Clair-obscur, monochrome et tatouages
Le nu était une première pour elle comme pour moi. J’ai fait la connaissance du modèle dans le courant de l’année, nous avons papoté à diverses occasions, elle a ainsi appris que j’étais photographe. Un jour elle m’a contacté pour me dire qu’elle avait le projet de faire une série de nu artistique. Dans cette discipline photographique, le superbe côtoie régulièrement le vulgaire. Et peut-être plus souvent le second que le premier. Le nu, je me suis toujours dit que je n’allais pas courir après, mais que si une occasion se présentait avec un projet réfléchi, je ne dirai pas non. Au moins par curiosité.
La modèle, qui souhaite préserver l’anonymat et dont le visage restera dans l’ombre sur tous les clichés, m’a donc exposé ses souhaits. Du noir et blanc, fond sombre, pourquoi pas en clair obscur, des poses un peu torturées pour souligner certaines parties du corps et refléter un état d’esprit, un passé. Pas de sexe visible, ni de visage. En somme, que des ingrédients pour se focaliser sur de l’artistique. Cette approche m’a emballé.
La modèle est une amie, cette expérience une première. Mais pour autant, j’ai mes méthodes de travail. Le projet commence par la réalisation d’une planche d’inspiration (moodboard) : je repère des exemples de photos que je trouve belles et en phase avec les envies détaillées par la modèle. Une fois les intentions validées, j’ai pu commencer à réfléchir à mes lumières, trouver un grand rectangle de tissu noir pour le fond, caler le shooting dans l’agenda et préparer le studio.
Maintenant la grande inconnue, c’était de savoir comment j’allais réussir à diriger la modèle, moi qui suis habitué au portrait et avec des gens habillés. La nudité, une évidence pour ce type de shooting, est la première étape à franchir – et c’est finalement assez facile. Le fait de devoir composer avec un corps dans son intégralité est autrement plus complexe. Si on a une idée de la pose générale, c’est davantage dans les détails que se révèle ce type d’image : position des mains, inclinaison de la tête, cassure des poignets, symétrie du corps, etc. Jusque dans les orteils, tout compte !
Et quand on combine toute l’attention nécessaire à la pose, les contraintes de la nudité (inconfort desdites poses et/ou du sol, froid, etc.) plus tous les aspects techniques inhérents à toute photo (réglages, lumières, mise au point) ça devient franchement exigeant. Pas de quoi nous mettre en déroute, nous avons réussi, la modèle et moi, à produire ce que nous avions en tête comme clichés. Mais une chose est sûre, désormais je ne verrai plus les photos de nu artistique tout à fait de la même manière. Merci à la modèle pour sa confiance, il en faut certainement quand on se place de ce côté de l’objectif.
Vous pouvez aussi m’appeler au 06 62 555 963